méthode de compensation, permettant de s’affranchir du contrôle de la sensibilité de l’électromètre.
Une telle méthode de mesures de courants de faible intensité a été établie par P. et J. Curie à la suite de leurs recherches sur la piézoélectricité du quartz en 1881. La description complète de la méthode a été donnée par M. J. Curie dans sa Thèse de doctorat (1889). Dès le début de nos recherches sur la radioactivité, nous avons, P. Curie et moi, utilisé cette même méthode qui est restée constamment d’usage courant dans notre laboratoire et y rend de grands services. Elle consiste, à associer à l’électromètre un appareil nommé quartz piézoélectrique, qui sert de compensateur de courant.
La pièce essentielle de cet appareil est une lame de quartz sous forme d’un parallélépipède droit ayant environ 10cm de longueur, 1,5cm de largeur et 0,5mm d’épaisseur (fig. 30). Cette lame est
taillée dans un beau cristal de quartz suivant une orientation
déterminée. Le plan de la lame est normal à l’un des trois axes
binaires du cristal ; l’axe ternaire ou axe optique est contenu dans
le plan de la lame et dirigé parallèlement à sa largeur. Sur la
figure l’axe ternaire est dirigé suivant , et la direction est
celle de l’un des axes binaires. Les deux extrémités de la lame
sont fixées dans des montures métalliques munies de crochets,
qui permettent de suspendre la lame de telle manière que la
direction se trouve être verticale.