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drants a été complétée par M. Hopkinson et M. Gouy ([1]). Conformément aux prévisions du calcul, la sensibilité au potentiel peut passer par un maximum pour une certaine valeur de , généralement assez élevée ([2]). Je me bornerai ici à l’application de la théorie élémentaire, la forme des résultats n’étant pas affectée par cette simplification.

Diverses méthodes peuvent être employées pour mesurer le courant de charge qui arrive au quadrant isolé. La plus simple consiste à observer la vitesse du mouvement de l’aiguille au moyen du dispositif optique ordinaire, qui consiste à fixer sur la tige qui porte l’aiguille un miroir concave, destiné à donner sur une échelle divisée horizontale, placée à une certaine distance de l’électromètre, l’image d’une source lumineuse convenable. Quand l’aiguille dévie, on observe sur l’échelle le déplacement de l’image. Ce déplacement est d’autant plus rapide que le courant est plus intense. La méthode d’observation est dite méthode de vitesse de déviation.

Le potentiel du quadrant isolé reste toujours très faible dans les limites de l’observation ; si donc, avec un dispositif tel que celui de la figure 27, le potentiel du plateau est assez élevé pour que le courant de saturation soit atteint, on pourra admettre que ce courant n’est pas modifié quand le potentiel du plateau et du quadrant isolé passe de la valeur primitive zéro à la valeur . Nous pourrons donc considérer comme constant, si la substance active est elle-même une source radiante constante, ce que nous supposerons dans le calcul.

Soit la charge du système constitué par le quadrant et le plateau quand ce système est relié au sol, et soit la charge du même système quand, après avoir été isolé, il a pris le potentiel . On a

,


étant le temps pendant lequel le courant de charge a été reçu. D’autre part, la charge se compose de celle qui correspond à la

  1. Hopkinson, Phil. Mag., 1885. — Gouy, Journal de Phys., 1888.
  2. Une étude très complète, théorique et pratique, du fonctionnement des électromètres à quadrants a été publiée par M. Moulin (Le Radium, 1907).