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à-dire que 15 ions par seconde étaient produits dans chaque centimètre cube du volume considéré.

Avec des appareils très délicats il est possible de déceler la production de quelques ions seulement par centimètre cube et par seconde.

Un électroscope basé sur un principe un peu différent a été construit par M. C.-T.-R. Wilson ([1]). Il est représenté dans la figure 23. Cet électroscope se compose d’une cage qui contient une plaque métallique très voisine de l’une des parois, mais isolée de la cage. Cette plaque peut être chargée à un potentiel élevé au moyen d’une batterie d’un grand nombre d’éléments. Dans la paroi opposée est fixé un bouchon isolant que traverse une

Fig. 23.
Fig. 23.
Fig. 23.


tige recourbée qui porte la feuille mobile. La cage est placée dans une position inclinée, ainsi que l’indique la figure. Sous l’action de la pesanteur et de l’attraction exercée par la plaque, la feuille prend une position écartée de la verticale. Si alors on vient à charger la feuille, elle dévie de sa position d’équilibre, et l’appareil peut être réglé de telle manière que la feuille soit sensible à une charge très faible. On utilise cet électroscope pour mesurer un courant électrique très faible qui vient charger la feuille très lentement. Un tel courant se produira par exemple si la feuille est reliée à une électrode isolée plongeant dans un gaz contenu dans une enceinte métallique portée à un potentiel élevé, ce gaz étant soumis à l’action d’une cause ionisante faible. La sensibilité de l’appareil

  1. C.-T.-R. Wilson, Proc. Camb. Phil. Soc., 1903.