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cage métallique reliée au sol. La tige est terminée en dehors de la cage par un bouton qui sert à charger l’électroscope et qui est protégé par un couvercle métallique. Une autre tige, fixée à angle droit sur la tige de l’électroscope, passe au travers d’une ouverture dans la paroi latérale de la cage et pénètre dans la chambre d’ionisation. Celle-ci est formée par un cylindre métallique qui vient s’adapter sur un rebord porté par la cage. La chambre d’ionisation contient deux plateaux et . Le plateau est relié à la tige de l’électroscope ; le plateau , relié à la cage, sert pour supporter la substance radioactive. Quand l’électroscope est chargé, un champ est établi entre les plateaux et ; si l’air entre les plateaux est rendu conducteur par la présence d’une substance radioactive, l’électroscope se décharge progressivement, et la feuille mobile se rapproche de la lame fixe. Le mouvement de la feuille est observé au moyen d’un microscope à faible grossissement, muni d’un micromètre oculaire, et la vitesse du mouvement permet de mesurer l’intensité du courant de décharge en valeur relative. Un électroscope de sensibilité courante est habituellement chargé à un potentiel de quelques centaines de volts, et une différence de potentiel de cette grandeur est en général suffisante pour obtenir le courant de saturation. Toutefois l’intensité du courant n’est pas proportionnelle à la vitesse du mouvement de la feuille, même quand le potentiel reste suffisant pour assurer la saturation, et cela parce que la capacité et la sensibilité de l’électroscope dépendent de la position de la feuille. Soient la charge de l’électroscope et son potentiel ; sa charge sera , si est la capacité relative à la position actuelle de la feuille. Si l’on mesure le temps nécessaire pour que la feuille passe d’une division donnée à une autre division donnée, la perte de charge de l’électroscope pendant le temps est la même dans chaque expérience ; la valeur moyenne du courant de décharge est donc dans chaque cas inversement proportionnelle à , de sorte que les expériences sont comparables.

Dans le modèle de la figure 20 la chambre d’ionisation surmonte directement la cage de l’électroscope et ne contient qu’un plateau qui est relié à l’électroscope et qui reçoit la substance active ; la décharge a lieu entre ce plateau et la paroi de la chambre. Dans le modèle de la figure 21 la cage de l’électroscope surmonte une