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RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

cuve en plomb P, et cette cuve était posée sur la face sensible d’une plaque photographique AC enveloppée de papier noir. Le tout était placé entre les pôles d’un électro-aimant, le champ magnétique étant normal au plan de la figure.

Si le champ est dirigé vers l’arrière de ce plan, la partie BC de la plaque se trouve impressionnée par des rayons qui, ayant décrit des trajectoires circulaires, sont rabattus sur la plaque et viennent la couper à angle droit. Ces rayons sont des rayons β.

M. Becquerel a montré que l’impression constitue une large bande diffuse, véritable spectre continu, montrant que le faisceau de rayons déviables émis par la source est constitué par une infinité de radiations inégalement déviables. Si l’on recouvre la gélatine de la plaque de divers écrans absorbants (papier, verre, métaux), une portion du spectre se trouve supprimée, et l’on constate que les rayons les plus déviés par le champ magnétique, autrement dit ceux qui donnent la plus petite valeur du rayon de la trajectoire circulaire, sont le plus fortement absorbés. Pour chaque écran l’impression sur la plaque ne commence qu’à une certaine distance de la source radiante, cette distance étant d’autant plus grande que l’écran est plus absorbant.


Charge des rayons déviables. — Les rayons cathodiques sont, comme l’a montré M. Perrin, chargés d’électricité négative[1]. De plus ils peuvent, d’après les expériences de M. Perrin et de M. Lenard[2], transporter leur charge à travers des enveloppes métalliques réunies à la terre et à travers des lames isolantes. En tout point, où les rayons cathodiques sont absorbés, se fait un déga-

  1. Comptes rendus, t. CXXI, p. 1130. Annales de Chimie et de Physique, t. II, 1897.
  2. Lenard, Wied. Ann., t. LXIV, p. 279.