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M. CURIE.

sur la signification des expériences que je viens de décrire. Quand j’indique la proportion des rayons déviés par l’aimant, il s’agit seulement des radiations susceptibles d’actionner un courant dans le condensateur. En employant comme réactif des rayons de Becquerel la fluorescence ou l’action sur les plaques photographiques, la proportion serait probablement différente, une mesure d’intensité n’ayant généralement un sens que pour la méthode de mesures employée.

Les rayons du polonium sont des rayons du genre α. Dans les expériences que je viens de décrire, on n’a observé aucun effet du champ magnétique sur ces rayons, mais le dispositif expérimental était tel qu’une faible déviation passait inaperçue.

Des expériences faites par la méthode radiographique ont confirmé les résultats de celles qui précèdent. En employant le radium comme source radiante, et en recevant l’impression sur une plaque parallèle au faisceau primitif et normale au champ, on obtient la trace très nette de deux faisceaux séparés par l’action du champ, l’un dévié, l’autre non dévié. Les rayons β constituent le faisceau dévié ; les rayons α étant peu déviés se confondent sensiblement avec le faisceau non dévié des rayons γ.


Rayons déviables β. — Il résultait des expériences de MM. Giesel et de MM. Meyer et von Schweidler que le rayonnement des corps radioactifs est au moins en partie dévié par un champ magnétique, et que la déviation se fait comme pour les rayons cathodiques. M. Becquerel a étudié l’action du champ sur les rayons par la méthode radiographique[1]. Le dispositif expérimental employé était celui de la figure 4. Le radium était placé dans la

  1. Becquerel, Comptes rendus, t. CXXX, p. 206, 372, 810.