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RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

employés dans le laboratoire de chimie, et ceux qui servent pour les expériences de physique, ne tardent pas à être tous radioactifs et à agir sur les plaques photographiques au travers du papier noir. Les poussières, l’air de la pièce, les vêtements sont radioactifs. L’air de la pièce est conducteur. Dans le laboratoire, où nous travaillons, le mal est arrivé à l’état aigu, et nous ne pouvons plus avoir un appareil bien isolé.

Il y a donc lieu de prendre des précautions particulières pour éviter autant que possible la dissémination des poussières actives, et pour éviter aussi les phénomènes d’activité induite.

Les objets employés en chimie ne doivent jamais être emportés dans la salle d’études physiques, et il faut autant que possible éviter de laisser séjourner inutilement dans cette salle les substances actives. Avant de commencer ces études nous avions coutume, dans les travaux d’électricité statique, d’établir la communication entre les divers appareils par des fils métalliques isolés protégés par des cylindres métalliques en relation avec le sol, qui préservaient les fils contre toute influence électrique extérieure. Dans les études sur les corps radioactifs, cette disposition est absolument défectueuse ; l’air étant conducteur, l’isolement entre le fil et le cylindre est mauvais, et la force électromotrice de contact inévitable entre le fil et le cylindre tend à produire un courant à travers l’air et à faire dévier l’électromètre. Nous mettons maintenant tous les fils de communication à l’abri de l’air en les plaçant, par exemple, au milieu de cylindres remplis de paraffine ou d’une autre matière isolante. Il y aurait aussi avantage à faire usage, dans ces études, d’électromètres rigoureusement clos.


Activation en dehors de l’action des substances radioactives. — Des essais ont été faits en vue de pro-