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RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

reproduit, avec les sels de baryum radifères, les expériences que M. Rutherford avait faites avec de l’oxyde de thorium[1].

M. Debierne a montré que l’actinium provoque, d’une façon extrêmement intense, l’activité induite des corps placés dans son voisinage. De même que pour le thorium, il se produit un entraînement considérable de l’activité par les courants d’air[2].

La radioactivité induite se présente sous des aspects très variés, et quand on produit l’activation d’une substance au voisinage du radium à l’air libre, on obtient des résultats irréguliers. MM. Curie et Debierne ont remarqué que le phénomène est, au contraire, très régulier quand on opère en vase clos ; ils ont donc étudié l’activation en enceinte fermée[3].


Activation en enceinte fermée. — La radioactivité induite est à la fois plus intense et plus régulière quand on opère en vase clos. La matière active est placée dans une petite ampoule en verre a ouverte en o (fig. 11) au milieu d’une enceinte close. Diverses plaques, A, B, C, D, E, placées dans l’enceinte deviennent radioactives au bout d’un jour d’exposition. L’activité est la même, quelle que soit la nature de la plaque, à dimensions égales (plomb, cuivre, aluminium, verre, ébonite, cire, carton, paraffine). L’activité d’une face de l’une des lames est d’autant plus grande, que l’espace libre en regard de cette face est plus grand.

Si l’on répète l’expérience précédente avec l’ampoule a complètement fermée, on n’obtient aucune activité induite.

Le rayonnement du radium n’intervient pas direc-

  1. Dorn, Abh. Naturforsch. Gesell. Halle, juin 1900.
  2. Debierne, Comptes rendus, 30 juillet 1900 ; 16 février 1903.
  3. Curie et Debierne, Comptes rendus, 4 mars 1901.