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RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

tème qui fonctionne comme un corps phosphorescent à longue durée de phosphorescence.

Le verre, qui est rendu fluorescent par l’action du radium, se colore en brun ou en violet. En même temps, il devient moins fluorescent. Si l’on chauffe ce verre ainsi altéré, il se décolore et, en même temps que la décoloration se produit, le verre émet de la lumière. Après cela le verre a repris la propriété d’être fluorescent au même degré qu’avant la transformation.

Le sulfure de zinc qui a été exposé à l’action du radium pendant un temps suffisant s’épuise peu à peu et perd la faculté d’être phosphorescent, soit sous l’action du radium, soit sous celle de la lumière.

Le diamant est rendu phosphorescent par l’action du radium et peut être distingué ainsi des imitations en strass, dont la luminosité est très faible.

Tous les composés de baryum radifère sont spontanément lumineux[1]. Les sels haloïdes, anhydres et secs, émettent une lumière particulièrement intense. Cette luminosité ne peut être vue à la grande lumière du jour, mais on la voit facilement dans la demi-obscurité ou dans une pièce éclairée à la lumière du gaz. La lumière émise peut être assez forte pour que l’on puisse lire en s’éclairant avec un peu de produit dans l’obscurité. La lumière émise émane de toute la masse du produit, tandis que, pour un corps phosphorescent ordinaire, la lumière émane surtout de la partie de la surface qui a été éclairée. À l’air humide les produits radifères perdent en grande partie leur luminosité, mais ils la reprennent par dessèchement (Giesel). La luminosité semble se conserver. Au bout de plusieurs années aucune modification sensible ne semble s’être produite dans la luminosité de produits faiblement actifs,

  1. Curie, Soc. de Physique, 3 mars 1899. — Giesel, Wied. Ann., t. LXIX, p. 91.