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RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

premières expériences. Pour des tensions de 50, 100, 200, 400 volts, les intensités du courant étaient représentées respectivement par les nombres 109, 185, 255, 335. La proportionnalité ne se maintient plus, mais le courant varie encore fortement quand on double la différence de potentiel.

Quelques-uns des liquides examinés sont des isolants à peu près parfaits, quand ils sont maintenus à température constante, et qu’ils sont à l’abri de l’action des rayons. Tels sont : l’air liquide, l’éther de pétrole, l’huile de vaseline, l’amylène. Il est alors très facile d’étudier l’effet des rayons. L’huile de vaseline est beaucoup moins sensible à l’action des rayons que l’éther de pétrole. Il convient peut-être de rapprocher ce fait de la différence de volatilité qui existe entre ces deux hydrocarbures. L’air liquide qui a bouilli pendant quelque temps dans le vase d’expérience est plus sensible à l’action des rayons que celui que l’on vient d’y verser ; la conductivité produite par les rayons est de plus grande dans le premier cas. M. Curie a étudié sur l’amylène et sur l’éther de pétrole l’action des rayons aux températures de + 10° et de −17°. La conductivité due au rayonnement diminue de seulement de sa valeur, quand on passe de 10° à −17°.

Dans les expériences où l’on fait varier la température du liquide on peut soit maintenir le radium à la température ambiante, soit le porter à la même température que le liquide ; on obtient le même résultat dans les deux cas. Cela tient à ce que le rayonnement du radium ne varie pas avec la température, et conserve encore la même valeur même à la température de l’air liquide. Ce fait a été vérifié directement par des mesures.


Divers effets et applications de l’action ionisante des rayons émis par les substances radioactives. — Les rayons des nouvelles substances radioactives ionisent l’air