En se plaçant au point de vue des travaux scientifiques, il faut reconnaître que la nomination de Pierre Curie à l’École de physique et de chimie retarda tout d’abord ses recherches expérimentales. En effet, au moment où il fut nommé, rien n’existait encore dans cet établissement ; tout était à créer. C’est à peine si les murs et les cloisons étaient en place. Pierre Curie eut donc à organiser complètement le service des manipulations et il s’acquitta de cette tâche d’une manière remarquable, en y apportant l’esprit de précision et de nouveauté qui le caractérisait.
Les manipulations des élèves, très nombreux, (trente par promotion), étaient elles-mêmes pénibles à diriger pour un jeune homme, assisté seulement d’un garçon de laboratoire. Ces premières années furent donc des années dures de travail assidu, utiles surtout aux élèves éduqués et formés par le jeune chef des travaux.
Celui-ci profita de cette interruption forcée de ses recherches expérimentales pour compléter son instruction scientifique, et, en particulier, ses connaissances mathématiques. En même temps, il s’absorbait dans des réflexions d’ordre théorique sur les liaisons qui existent entre la cristallographie et la physique.
Il publia, en 1884, un mémoire sur les questions d’ordre et de répétitions qui sont à la base de l’étude de la symétrie cristalline, suivi dans la même année par un exposé plus général sur le même sujet. Un autre mémoire sur la symétrie et les répétitions parut en 1885. La même année, il publia un travail théori-