de Sceaux. Il n’y a eu ni cérémonie officielle, ni discours ; et seuls ses amis l’accompagnèrent à sa dernière demeure. Et pensant à celui qui n’était plus, son frère Jacques me disait : « Il avait toutes les qualités, il n’y en avait pas deux comme lui »
Afin d’assurer la continuité de son œuvre, la Faculté des Sciences de Paris me fit le très grand honneur de m’offrir de le remplacer dans la chaire qu’il occupait. J’acceptai ce lourd héritage, avec l’espoir de faire édifier un jour, en son souvenir, le laboratoire digne de lui qu’il n’a jamais eu, mais qui profiterait à d’autres pour développer sa pensée. Cet espoir est maintenant en partie réalisé, grâce à l’initiative commune de l’Université et de l’Institut Pasteur, qui a abouti à la création d’un Institut du radium, composé des deux laboratoires, Curie et Pasteur, destinés à l’étude physico-chimique et à l’étude biologique des rayons du radium. Par un touchant hommage au disparu, le nom de Pierre Curie a été donné à la rue nouvelle par laquelle on atteint l’Institut.
Cet Institut est cependant reconnu insuffisant, en raison du développement considérable de la radioactivité et de ses applications thérapeutiques. C’est maintenant une nécessité reconnue par les personnes les plus autorisées que la France doit posséder un Institut du Radium comparable à ceux qui ont été fondés en Angleterre et en Amérique pour appliquer la curiethérapie, qui est devenue un moyen efficace de lutte contre le cancer. Il est à espérer que, grâce à des concours généreux et clairvoyants, nous aurons sous peu d’années un Institut