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la radiologie

déboires qu’ils avaient eu dans la recherche de projectiles et par la défiance qu’ils ont conçue à l’égard des méthodes de localisation, pratiquées dans leur service. Les conversations que l’on pouvait avoir à ce sujet avec des chirurgiens, prouvaient, dans bien des cas, qu’ayant été fréquemment mal renseignés, ils ne croyaient guère à la valeur des renseignements qu’on leur offrait. Si alors, pour la première fois, ils se trouvaient en relation avec quelque personne capable de localiser exactement un projectile et de leur en expliquer la position, les premiers succès obtenus leur paraissaient tenir du miracle, et le scepticisme cédait à la confiance la plus complète. Mais si cet événement tardait à se produire, plus d’un chirurgien se disait, qu’après tout, s’il pouvait voir le projectile, il saurait bien le prendre avec sa pince. Ainsi ont débuté de nombreux essais d’opérations sous le contrôle, mais le raisonnement qui y a conduit, quoique plausible en apparence, était insuffisant pour assurer une bonne exécution.

Il n’était pas rare, en effet, de voir des opérations sous le contrôle faites sans localisation sérieuse préalable, sans l’emploi du déplacement d’ampoule et à diaphragme grand ouvert, sans autre guide que l’ombre du projectile et de la pince sur l’écran radioscopique. Dans ces conditions, on trouve le projectile,