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DÉFORMATIONS ÉLECTRIQUES DU QUARTZ.

à ce que la déformation se produise, employer de grandes surfaces et utiliser la variation de pression assez considérable qui en résulte. C’est ce que nous avons déjà fait. La méthode est des plus sensibles, mais la connaissance imparfaite ou nulle que l’on a des coefficients d’élasticité ne nous a pas permis de faire des expériences quantitatives. Au contraire, la dilatation normalement à l’axe varie avec les dimensions du parallélépipède ; elle est égale à la dilatation suivant l’axe, lorsque le rapport des dimensions actives est égal à 1 ; en faisant varier ces dimensions, on peut la rendre beaucoup plus grande ; elle peut devenir visible et mesurable au microscope, surtout après amplification à l’aide d’un levier.

L’appareil dont nous nous sommes servis était disposé de la façon suivante : une plaque de quartz, revêtue de deux feuilles d’étain sur les faces normales à l’axe électrique (et très peu épaisse suivant la direction de cet axe), était fixée par l’une des extrémités de sa grande longueur (normale aux deux axes optique et électrique) à un montant solide.

L’autre extrémité, munie d’une petite pièce rigide, retenait le petit bras d’un levier. Le grand bras portait une petite toile d’araignée que l’on regardait avec un microscope muni d’un micromètre oculaire.

Les variations de longueur de la plaque de quartz étaient amplifiées une cinquantaine de fois. On produisait la tension électrique en chargeant les deux feuilles d’étain à l’aide d’une machine de Holtz reliée à une batterie de six bouteilles de Leyde. La tension s’établissait ainsi assez lentement et l’on notait le déplacement du levier à l’instant où l’étincelle partait entre deux boules.

La mesure se compose de deux parties distinctes :

1° On détermine expérimentalement, par les procédés que nous avons précédemment publiés, la quantité absolue d’électricité dégagée par la lame revêtue de ses feuilles d’étain et telle qu’elle va être employée dans la seconde partie ;

2° On mesure, à l’aide de l’appareil ci-dessus décrit, les variations de longueur correspondant à une série de différences de potentiel données par les distances explosives entre des boules de 0m,06 d’après les déterminations de M. Baille.