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ACTION PHYSIOLOGIQUE
DE L’ÉMANATION DU RADIUM[1].

En commun avec Ch. BOUCHARD et V. BALTHAZARD.



Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. CXXXVIII, p. 1385,
séance du 6 juin 1904.


Nous étudions depuis le mois de février l’action physiologique des émanations du radium sur les souris et sur les cobayes. Le procédé expérimental que nous avons adopté consiste à faire respirer les animaux dans un espace clos chargé d’émanations, en régénérant l’air confiné sans qu’il y ait déperdition d’émanations.

Disposition de L’expérience. — Un flacon de 2 l est rodé à sa partie supérieure qui est munie d’un tube à robinet. Le flacon est rempli au tiers de sa hauteur de ponce potassique en gros fragments ; on introduit ensuite un support grâce auquel l’animal, souris ou petit cobaye, se trouve placé dans la partie supérieure du flacon. Le flacon communique avec un tube de Cloez, relié lui-même à un ballon de grandes dimensions, rempli d’oxygène. L’animal en respirant produit de l’acide carbonique qui est absorbé par la potasse ; il se produit alors une diminution de pression dans le

  1. Au cours de ces expériences, London a publié les résultats qu’il a obtenus sur la grenouille avec les émanations provenant de 10 mg de radium ; la mort survient en 5 jours.