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rayonne seule, on trouve que l’on doit avoir

.


L’expérience ayant donné 4,2 pour ce coefficient k, il y a là une coïncidence remarquable, et l’on voit que tout se passe comme si la substance ne rayonnait pas, mais se transformait en une substance qui seule émet des rayons de Becquerel.

Il convient de remarquer que, lorsque l’on a

,


la formule (1) est symétrique par rapport à b et c. On peut donc intervertir les valeurs de b et de c sans changer la formule. On peut donc faire l’hypothèse I avec b = 0,000538 et c = 0,000413 ou l’hypothèse II avec b = 0,000413 et c = 0,000538 ; la loi de désactivation sera également bien représentée dans les deux cas.

Dans la première hypothèse (b > c), la substance inactive disparaît plus rapidement que la substance  ; quelques heures après le début de la désactivation, la substance subsiste seule à la surface du corps. Dans la deuxième hypothèse (b < c), la substance se détruit plus lentement que  ; mais, comme elle entretient , les deux substances disparaissent en même temps pendant la désactivation et le mélange subsiste jusqu’à ce que toute activité ait disparu. Pour décider entre les deux hypothèses il faut étudier d’autres phénomènes, tels que ceux de la distillation de l’activité par échauffement des corps activés. Les expériences que nous publierons prochainement sont en accord avec la première hypothèse. La substance inactive est celle qui disparaît le plus vite.

On peut étendre la théorie précédente en cherchant quelle est la loi de désactivation d’une paroi solide qui a été soumise pendant un temps déterminé θ à l’action de l’émanation du radium. On trouve que l’on doit avoir

(2)

La formule (2) ne rend pas compte de la première baisse de l’intensité du rayonnement qui se produit pendant les premières mi-