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au moins après l’action excitatrice ; l’inflammation se développa, présentant l’aspect d’une brûlure superficielle ; le 26 mai, la peau commençait à tomber ; soignée comme la première, cette brûlure parait en voie de guérison plus rapide.

Dans l’intervalle de ces observations, les 10, 11 et 12 avril, le même tube de matière active, enfermé dans un tube de plomb dont les parois avaient environ 5 mm d’épaisseur, a été conservé pendant 40 heures dans une autre poche de gilet et n’a produit jusqu’ici aucune action.

Ajoutons encore que Mme  Curie, en transportant dans un petit tube scellé quelques centigrammes de la même matière très active qui a donné les effets décrits ci-dessus, a eu des brûlures analogues, bien que le petit tube fût enfermé dans une boîte métallique mince. En particulier, une action ayant duré moins d’une demi-heure a produit au bout de 15 jours une tache rouge qui donna une ampoule semblable à celle d’une brûlure superficielle et mit ensuite 15 jours à guérir.

Ces faits montrent que la durée de l’évolution des altérations varie avec l’intensité des rayons actifs et avec la durée de l’action excitatrice.

En dehors de ces actions vives, nous avons eu sur les mains, pendant les recherches faites avec les produits très actifs, des actions diverses. Les mains ont une tendance générale à la desquamation ; les extrémités des doigts qui ont tenu les tubes ou capsules renfermant des produits très actifs deviennent dures et parfois très douloureuses ; pour l’un de nous, l’inflammation des extrémités des doigts a duré une quinzaine de jours et s’est terminée par la chute de la peau, mais la sensibilité douloureuse n’a pas encore complètement disparu au bout de 2 mois.