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lique t à l’électromètre ; disque et tige sont complètement entourés de matière isolante iii ; le tout est recouvert d’une enveloppe métallique qui est en communication électrique avec la terre. Sur l’une des faces du disque, l’isolant pp et l’enveloppe métallique sont très minces. C’est cette face qui est exposée au

Fig. 1.
Fig. 1.



rayonnement du sel de baryum radifère placé à l’extérieur dans une auge en plomb[1]. Les rayons émis par le radium traversent l’enveloppe métallique extérieure et la lame isolante pp et sont absorbés par le disque métallique . Celui-ci est alors le siège d’un dégagement continu et constant d’électricité négative que l’on constate à l’électromètre et que l’on mesure à l’aide du quartz piézoélectrique.

Le courant ainsi créé est très faible. Avec du chlorure de baryum radifère très actif formant une couche de 2,5 cm2 de surface et 0,2 cm d’épaisseur, on obtient un courant de l’ordre de grandeur de 10-11 ampères (les rayons utilisés ayant traversé, avant d’être absorbés par le disque , une épaisseur d’aluminium de 0,01 mm et une épaisseur d’ébonite de 0,3 mm).

Nous avons employé successivement du plomb, du cuivre et du zinc pour le disque , de l’ébonite et de la paraffine pour l’isolant ; les résultats obtenus ont été les mêmes.

Le courant diminue quand on éloigne la source radiante , ou quand on emploie un produit moins actif.

Nous avons encore obtenu les mêmes résultats en remplaçant le disque par un cylindre de Faraday rempli d’air, mais enveloppé

  1. L’enveloppe isolante doit être parfaitement continue. Toute fissure remplie d’air allant du conducteur intérieur jusqu’à l’enveloppe métallique est une cause de courant dû aux forces électromotrices de contact utilisant la conductibilité de l’air par l’effet du radium.