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DÉTERMINATION DES LONGUEURS D’ONDE.

fluence que sur l’intensité absolue des maxima observés et nullement sur leur position.

La méthode que nous exposons suppose nécessairement l’emploi de rayons calorifiques homogènes, et, pour que les résultats aient une utilité scientifique, il faut préciser la position occupée dans le spectre par chacun des rayons employés.

On satisfait de la manière suivante à cette double condition :

On commence par faire un spectre en prenant pour source une lampe de MM. Bourbouze et Wiesnegg, à dôme de platine incandescent, et un appareil réfringent tout en sel gemme, dans lequel le prisme ait un angle bien connu, 60° par exemple. Puis, comme s’il s’agissait d’étudier la distribution de la chaleur dans le spectre, on dispose, à l’endroit où ce spectre est bien net, une pile dont le mouvement peut être exactement mesuré.

Alors on détache la pile de la plaque porte-fente contre laquelle elle est d’ordinaire fixée ; mais cette plaque reste en place, attenante au pied à mouvement, et par suite la fente peut être amenée successivement en toutes les régions du spectre et dans toutes ses positions : sa distance aux rayons de la flamme sodique peut être exactement mesurée. Il est dès lors toujours possible d’isoler à travers cette fente un faisceau de rayons homogènes et de réfrangibilité connue. Il est entendu que, les choses ainsi disposées, on fixe le pied de la règle porte-fente et l’on ne déplace plus que la fente elle-même. Dans la pratique, avant de séparer la pile de la fente, il est bon de déterminer la position exacte du maximum et la valeur des intensités en quelques autres points.

Dans le spectre produit comme nous l’avons indiqué plus haut, les rayons distants du jaune d’un angle égal à 1° 55′ n’étaient plus transmissibles à travers une lame de verre de 0m,01 d’épaisseur, et pourtant, sans prendre de fente de largeur supérieure à 0m,001, nous avons pu aisément faire des déterminations de longueurs d’onde sur des rayons dont la distance aux rayons jaunes atteignait 2° 43′, et nous avons trouvé cette longueur égale à 0mm,0056. Pour les rayons situés à 3° 16′ de ceux de la raie D, la faiblesse de l’intensité nous a forcés à porter les largeurs des fentes à 0m,002 ; mais les minima n’en ont pas été moins nettement accusés.

Il nous a paru convenable de faire quelques essais pour fixer les relations qui existent entre les rayons d’une longueur d’onde aussi