Page:Curie - Œuvres de Pierre Curie, 1908.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2
ŒUVRES DE P. CURIE.

par un emploi convenable des réseaux de Fraunhofer, et nous demandons à l’Académie la permission de lui soumettre nos résultats.

Le réseau que nous avons le plus souvent employé était une nappe de fils métalliques de de millimètre de diamètre. Ils étaient tendus parallèlement entre eux sur un cadre résistant et à des distances sensiblement égales aussi à de millimètre, de telle sorte que l’élément optique du réseau avait une longueur égale à de millimètre, ou plutôt, d’après l’observation directe, à 0mm,252. Étudié optiquement, ce réseau a laissé peu de chose à désirer, et, en l’employant à déterminer la longueur d’onde de la lumière du sodium, nous avons obtenu les résultats ordinaires.

Pour opérer avec ce réseau, nous le placions à 0m,50 environ d’une fente par laquelle passait un rayon de chaleur obscure, sensiblement homogène, dont la direction était perpendiculaire à celle du réseau. Immédiatement contre celui-ci et du côté de la fente était une lentille de sel gemme d’environ 0m,25 de foyer. L’image calorifique de la fente se faisait de l’autre côté de la lentille, à une distance voisine de 0m,50, et dont la valeur rigoureuse était calculée d’après la connaissance des indices des rayons employés.

En ce point et perpendiculairement au rayon central, on plaçait une règle divisée, le long de laquelle pouvait se mouvoir une pile thermo-électrique dont les déplacements pouvaient se mesurer à de millimètre près[1].

La fente de la pile et la fente d’admission avaient le plus souvent une largeur de 0mm,5 ou de 1mm ; quelquefois nous avons porté cette largeur à 2mm. Ces variations n’ont jamais eu d’in-

  1. Quand la pile était placée de façon à recevoir le rayon central lui-même, l’effet thermoscopique produit était maximum et, en général, considérable. Il diminuait rapidement dès qu’on écartait la pile de cette position dans un sens ou dans l’autre. Bientôt l’intensité de l’action atteignait un minimum qui souvent n’avait d’autre valeur que zéro ; puis, en continuant le mouvement toujours dans le même sens, on atteignait un nouveau maximum, dont la valeur atteignait environ le cinquième de l’intensité du rayon central. La pile était alors en coïncidence avec le premier spectre. En continuant à l’éloigner de l’image centrale, nous avons plus d’une fois trouvé un second minimum et un second spectre. Dans tous les cas, le phénomène s’est toujours montré symétrique par rapport au rayon central.