sistent dans leur pensée que sur les bonnes qualités de celui qui les accompagne et les protège dans le voyage périlleux de la vie !
Les femmes, dont toutes les vertus sont naturelles, et dont l’innocence n’a jamais été altérée ou fortifiée par la réflexion, sont certainement les plus aimables aux yeux de leurs maris ; elles ne les jugent ni ne les comparent jamais : il n’existe qu’un seul homme pour elles, c’est celui qui a reçu leurs sermens ; et si quelque circonstance leur révèle ses défauts, elles disent avec une dame romaine : « Je croyois que tous les hommes étoient de même. » Souvent aussi les femmes qui n’ont vécu que pour une seule affection légitime, s’accoutument insensiblement aux imperfections de leurs maris, et finissent enfin par les méconnoître ; et ce n’est pas les femmes seules qui sont susceptibles de ces douces illusions de la propriété.
Un homme bien connu dans le monde disoit : Je n’aurois pas épousé une femme bossue pour l’empire de l’univers. On sourit : sa femme, qui l’aimoit tendrement, étoit entièrement contrefaite. Ce mot peut s’appliquer aux défauts de l’esprit comme à ceux du corps.