Page:Curchod - Réflexions sur le divorce, 1881.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
réflexions

y faire époque. Mais vous[1], gloire de votre sexe ! charmante et sublime exception à tous ses désordres, à toutes ses inconséquences, à toutes ses indépendances, à toutes ses fausses exaltations pour de faux devoirs, je baise les traces de vos pas, je les couvre de fleurs jusqu’à la porte de cette prison que vos larmes vous font ouvrir chaque jour : puisse le charme de vos vertus, pareil à celui de la lyre d’Orphée, fléchir les arbitres de la mort et présenter un nouvel argument, plus touchant que tous les autres, en faveur de l’identité des époux et de l’indissolubilité du mariage !

Le respect filial ne peut s’accroître, ni même s’entretenir sous la loi du divorce. Quel père ou quelle mère oseroient parler à leurs enfans, avec estime et avec tendresse, d’un mari ou d’une femme qu’ils ont abandonné, ou qu’ils veulent abandonner ? Cependant ces insinuations mutuelles doivent fortifier chaque jour l’amour filial ; le père apprend à sa fille le respect qu’elle doit à sa mère, et la mère apprend à son fils l’amour qu’il doit à son père : elle le ramène à

  1. Madame de Custine.