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sur le divorce

notre sexe. Mais les femmes, en général, ont reçu, par la faculté de vivre dans autrui, un supplément à toutes les privations, un dédommagement de toutes les foiblesses ; et s’il est vrai que le premier des êtres dans l’ordre de la nature soit celui qui est lié aux autres êtres par un plus grand nombre de rapports, l’on ne fait pas tort aux femmes en les présentant sous ce point de vue ; elles connoissent mieux que les hommes tous les secrets du bonheur ; leur raison paroît toujours animée par leur instinct, et souvent leur instinct paroît éclairé par leur raison. Les femmes sont donc plus particulièrement destinées à n’avoir jamais une existence isolée, mais plutôt à devenir le complément de celle des autres : et en cela encore les institutions sociales ont secondé la nature, puisque les lois ne donnent aux femmes d’autre rang que celui de leurs maris, et qu’elles sont toujours obligées, pour se faire apercevoir, de se rapprocher du foyer dont elles reçoivent le reflet ; mais des rapports de ce genre ne peuvent s’établir que dans des unions longues et indissolubles.

Ainsi, et pour nous résumer, la liberté du divorce peut détruire très promptement tous