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réflexions

cédés : ainsi les affections de l’âme qui paroissent les moins composées sont susceptibles d’analyse et de division, comme un rayon de soleil dont l’unité et la simplicité apparente sont cependant le résultat de sept couleurs diverses. La piété filiale, l’amitié fraternelle, etc., nous sont suggérées dès l’enfance ; l’on en pénètre nos cœurs, même dans l’absence ; ces devoirs et ces affections sont reçus comme incontestables avant d’être appuyés par les lois et par nos réflexions. Qu’il en soit ainsi de l’amour conjugal ; qu’une séparation paroisse impossible, et qu’avant l’examen les mœurs la rangent dans la classe des événemens qu’on n’a jamais vus, et qui ne se présentent point à l’esprit ; avec de tels préliminaires, les mariages, malgré quelques disconvenances, seroient toujours suffisamment unis, et cet effet de l’opinion ne seroit pas aussi difficile à obtenir que le bûcher des veuves du Malabar.

Avant de blâmer les Pères de l’Église, qui ont élevé le mariage au rang des Sacremens, il falloir connoître le principe de cette décision. Un peu de réflexion nous persuadera que rien n’étoit plus conforme à l’indication, aux lois et