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sur le divorce

pas être un moment sur une terre que Pœtus auroit délaissée ; elle n’a senti aucune douleur en se perçant le sein ; toutes ses facultés de souffrir sont fixées sur la blessure de Pœtus. La douleur est passée, disoit milord Russell, prêt à monter sur l’échafaud, quand ses regards cessèrent d’apercevoir l’épouse qui l’attachoit seule à la vie. Et Charles Ier, à son dernier moment : Dites à la reine que je ne lui ai jamais été infidèle, même en pensée. Après des mots si purs et si tendres, je sens que je reviens avec répugnance à la tâche que je me suis imposée. Il me semble qu’ils ont flétri le divorce d’une nouvelle condamnation et d’une nouvelle honte.

Mais puisque le divorce a de si grands inconvéniens, le législateur doit chercher tous les moyens propres à rendre respectables et même sacrés nos premiers engagemens : il doit tout préparer d’avance, tout ménager pour attacher les époux par des liens de divers genres ; il doit écarter tout ce qui pourroit les relâcher, car les antipathies, les sympathies morales ne sont pas des attributs de notre nature ; elles se créent par une suite imperceptible de réflexions, d’observations, de situations, d’opinions et de pro-