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RÉFLEXIONS

peut en séparer successivement sans laisser sa tige chauve et déshonorée.

Qu’il me soit permis de plaider la cause de l’indissolubilité du mariage. Je sais quelle défaveur est attachée à cette opinion ; je sais que le langage du sentiment s’affoiblit et plie en présence des passions ; mais malgré ces obstacles je m’abandonne à l’impulsion d’une âme tendre, inaccessible jusqu’à présent à nos secousses morales, et qui voudroit faire désirer et goûter le genre de bonheur dont elle jouit, pour en jouir davantage encore.

Toute loi nouvelle suppose quelques nouvelles observations propres à perfectionner l’ordre public ou particulier : il est donc à présumer qu’en permettant le divorce on a cru améliorer l’institution du mariage par tous les genres d’influence qu’elle peut avoir sur le bonheur des époux, pris individuellement, dans leur jeunesse et dans leur vieillesse sur celui de leurs enfans, et enfin sur le maintien des mœurs. Ces divers points de vue formeront la division naturelle des objections que j’entreprends de présenter contre le divorce ; je livre ce projet, sans rougir, à toute la dérision de