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ÉTUDE

du mariage, Roederer l’invitait, en expiation de sa faute, à relire le livre de Necker, « livre où le mariage et l’amour conjugal sont peints avec plus de vérité, d’intérêt et de grandeur que dans aucun que je connaisse. Là, Vigée pourra voir ce que c’est que l’amour conjugal, ce qu’il a d’intime, de doux et de puissant[1]. »

Nous avons vu le cas qu’un contemporain qui ne partageait pas toutes ses idées faisait des sentiments et du talent de Mme Necker. À cinquante ans de distance, nous retrouvons chez un des maîtres de la critique moderne la même impression favorable d’estime et de sympathie. Appréciant les Réflexions sur le Divorce, Sainte-Beuve, après en avoir cité quelques passages, ajoute : « Ce sont là de ravissantes pensées et rendues d’après nature. Mme Necker, tout à côté, retrouve bien quelques-uns de ses anciens défauts. Elle abuse des compa-

  1. Les jugements que nous avons cités de Rœderer sont extraits du Journal d’Économie politique, t. Ier, 20 et 30 fructidor an iv et 10 vendémiaire an v (6 et 16 septembre et 1er octobre 1796) ; du Journal de Paris du 23 vendémiaire an iv (14 novembre 1795, de ses Opuscules, t. 1er, p. 377, an viii). Voir le Recueil de ses Œuvres publiées par son fils. Didot, 1857, t. v, p. 129 à 151.