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SUR MADAME NECKER

floréal an viii, par ce plaidoyer d’outre-tombe en faveur de l’indissolubilité du mariage, sur les partisans et les adversaires d’une institution déjà discréditée par ses vices d’origine et les abus qu’elle favorisait, abus auxquels une main de femme portait la première un coup tout viril.

Rœderer constatait dès l’an viii qu’il se faisait, dans l’opinion et dans les mœurs, contre le divorce, une réaction qui trouva à propos ses griefs et ses objections formulés dans l’écrit de Mme Necker ; il regrettait cette réaction, selon lui exagérée, comme toutes les réactions, et après avoir reconnu qu’elle était fondée sur des abus trop réels, il défendait pied à pied contre une argumentation qui empruntait ses ressources plus au sentiment qu’à la logique, le terrain étroit mais sûr dans lequel devait, selon lui, se cantonner la question.

« À la vérité, disait-il, le divorce a été institué sans règle et sans mesure ; il l’a été par des hommes abominables, il l’a été en même temps que mille extravagances qui blessaient toutes les lois de la morale et de la nature ; en un mot il l’a été au milieu de toutes les circonstances propres à le compromettre. Mais des esprits sages et éclairés ne résistent-ils pas également et aux erreurs favo-