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ÉTUDE

moire le respect de la postérité en lui permettant de mesurer l’étendue de la perte qu’il avait faite, que pour augmenter le prestige de la sienne, en montrant de quel poids il avait pesé personnellement dans cette argumentation passionnée en faveur de la pérennité du mariage. Tout cela n’est pas inutile à constater d’abord à la décharge d’un homme honnête, consciencieux, religieux, qui, en dépit de toutes ses qualités, n’a pu se défendre entièrement du soupçon de rechercher l’occasion de se draper dans sa vertu et de trouver plaisir à poser d’avance pour sa statue. Il n’en aura sans doute point d’autre que celle d’une ressemblance, peut-être un peu flattée, mais d’un art naïf et d’un sentiment profond, que sa femme a taillée d’avance pour être placée au-dessus de la sienne sur son propre tombeau.

Les Réflexions sur le Divorce, ainsi que l’explique l’intime éditeur, ne sont pas un écrit achevé. Son auteur n’eut pas le loisir de revoir et de finir cette protestation de sa conscience et de son cœur contre la loi révolutionnaire qui portait atteinte à cette adoration, à cette religion conjugale qui fut le mobile de sa vie et l’inspiration de son talent. Car elle en a fait preuve, et au plus haut et plus