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SUR MADAME NECKER

expire en présence de l’élévation du but et de la grandeur du bienfait[1]. »

IV


Comme épouse, le chef-d’œuvre de Mme Necker n’est pas seulement dans l’exemple de sa vie, il est encore dans cet éloquent témoignage qu’elle a voulu donner à la sainteté du mariage, dans ce plaidoyer en faveur de l’indissolubilité du lien conjugal dont l’autorité touchante s’augmente de l’émotion que provoque son caractère posthume. Il semble ainsi que la voix de Mme Necker sorte de la tombe pour protester que l’amour conjugal, tel qu’elle t’a compris et pratiqué, est plus fort que la mort. C’est ici le lieu de dire quelques mots de ce chef-d’œuvre inconnu trouvé dans les papiers de sa femme par M. Necker, et publié par lui plus encore par piété que par orgueil, pour la consolation de ses regrets plus que pour la constatation de son empire, enfin plutôt pour assurer à une chère mé-

  1. Sainte-Beuve, Causeries du Lundi, t. iv, p. 256.