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SUR MADAME NECKER

du Contrôle général, rue de Cléry, puis l’hôtel de la rue Bergère et le château de Saint-Ouen furent tour à tour le rendez-vous cher et familier à l’élite de la littérature et de la société, de 1764 à 1789.

Tout au plus pourrions-nous essayer de marquer d’un crayon rapide et discret les traits caractéristiques de la physionomie originale de Mme Necker comme maîtresse de maison. Nous en aurons noté les plus remarquables quand nous aurons signalé d’abord avec quel art fait de volonté, de patience et de tact, quoi qu’on ait voulu dire de certaines gaucheries des débuts, inévitables pour l’inexpérience d’une étrangère, si prompte qu’ait été son initiation, Mme Necker ayant résolu de créer, pour la double satisfaction de son goût des plaisirs de l’esprit et de son dévouement à la gloire de son mari, un salon, vint à bout de cette difficile création et justifia par le succès une ambition qui pouvait sembler téméraire.

Il s’agissait pour elle, — et nous insistons afin de faire apprécier le génie de sociabilité et d’hospitalité qu’elle dut déployer, étrangère, bourgeoise, femme de financier, — de louvoyer adroitement de façon à se garder des écueils et des naufrages d’inévitables et redoutables rivalités. Il