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ÉTUDE

Ce double titre suffirait même à la gloire de Mme Necker, et, inscrit sur sa tombe, lui ferait une assez belle épitaphe, si la piété conjugale et filiale de ses plus proches n’avait trouvé une consolation à publier les écrits trouvés dans ses papiers et à orner d’une gloire littéraire posthume la mémoire de celle qui avait renoncé à cette gloire de son vivant par le plus touchant des scrupules et le plus noble des sacrifices.


Ce trait d’héroïsme intellectuel et moral clôt dignement notre esquisse préliminaire et justifie le soin que nous allons prendre de retracer avec une certaine curiosité de détails la physionomie de celle qui en fut capable, qui a écrit, à l’honneur de l’amour conjugal, les Réflexions sur le Divorce, et qui, à l’honneur de l’amour maternel, a allumé dans le cœur de Mme de Staël cette flamme sacrée d’une vertu que n’y éteignirent jamais les erreurs d’idées et les fautes de passion qu’elle mêla à tant de qualités, de mérites, de services et de chefs-d’œuvre.