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Le 30 mai, il annonça de nouveaux miracles : « Le vaste royaume de Boana ou des Seclaves, le plus riche et le plus puissant, sans contredit, en cette île est enfin soumis à notre gouvernement. C’est le 1er mai (1775) que les Seclaves sont venus chez moi. L’ambassade était composée de 1 prince, de 4 premiers chefs et de 100 hommes armés qui ont amené 1,000 bœufs en marque de leur soumission. J’ai conclu avec eux un traité pareil qu’avec les autres nations. J’ai l’honneur de vous l’adresser ci-joint afin de vous mettre en état de juger sur les avantages que nous nous sommes procurés en cette île. Je demande des secours (à l’île de France), mais on me les refuse et, au lieu de me seconder, on met tous les obstacles à mes progrès. J’ai actuellement 540 lieues de la côte à garder, ayant seulement 130 hommes avec moi. Si les refus de l’île de France me mettent dans l’embarras, la valeur de ma troupe me rassure contre tout événement. Le tribut seul de Madagascar monte cette année à 1,000 bœufs et 260 milliers de 1riz, une vingtaine d’esclaves, sans y comprendre le bénéfice du commerce, et il faut joindre à cela que notre gouvernement est en état pour le présent de mettre pour la défense de l’île au moins 15,000 noirs armés sur pied et au moins 2,000 autres qui s’embarquent à bord des vaisseaux de Sa Majesté pour servir dans les autres colonies. La fertilité du terrain mérite par sa nature des hommes à cultiver les champs. On fait ordinairement deux récoltes en riz et trois en maïs, le blé froment y vient à merveille, surtout le café dont j’ai environ 8,000 pieds de plantés dans le jardin du roi et qui vient au parfait. Le pays est rempli de coton et il ne manque que des ouvriers pour former des manufactures et priver cette branche de commerce des Anglais dans l’Inde de leurs richesses. Je ne parlerai pas des mines dont chaque province est remplie… N’ayant pu obtenir aucun secours de l’île de France, je n’ai pas eu d’autre parti à prendre que d’acheter un senau pour le service de Sa Majesté. L’argent qui m’est venu de Chine, provenant