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Au mois de septembre de la même année, Benyowszky rendit compte au Ministre que, n’ayant pu combler les marais qui entouraient Louisbourg, ni élever le sol au-dessus du niveau des marées, il avait éprouvé, pendant la sécheresse, des exhalaisons mortelles et s’était vu obligé de chercher, dans l’intérieur du pays, un endroit plus sain, où les malades avaient été transportés. Ils y avaient recouvré la santé, et, pour cette raison, on avait nommé le poste nouveau la Plaine-de-Santé. Il déclarait l’endroit au-dessus de tout éloge, tant pour sa fertilité que pour sa salubrité. Il était situé à 5 ou 6 lieues de Louisbourg, sur la rivière même, qui était navigable jusque-là : la plaine s’étendait sur 3 lieues de long et 3 1/2 de profondeur. Après de nombreuses entrevues avec les chefs, auxquels le pays appartenait, le baron s’était fait céder la plaine et toute la vallée jusqu’à la source du fleuve moyennant 12,000 livres une fois payées. Néanmoins, il avait fait construire, à l’embouchure de la rivière, un fort pour protéger les magasins. Dans l’intérieur de l’enceinte il avait bâti un magasin général, un magasin de vivres, un magasin à poudre, une caserne, un corps de garde, un magasin pour les armes, une maison pour le commandant, une autre pour le major, une cambuse pour distribuer les vivres, un bureau pour les officiers d’administration, un magasin pour les provisions du commandant et du major, une prison, des cuisines, un poulailler, sans compter encore d’autres constructions destinées à recevoir le riz qui proviendrait de la traite. Sur l’île d’Aiguillon, il y avait une maison contenant 4 pièces et 1 salon, 6 autres maisons plus petites et un four. On avait défriché un espace de 10 arpents. Ce défrichement, c’était le jardin du roi.

Il envoyait en même temps les plans de ces bâtiments ; ils sont encore aux archives des colonies. Il était difficile de révoquer en doute la réalité d’édifices dont on avait le dessin sous les yeux. Le protocole des travaux exécutés par le service du génie, d’après les ordres du baron, entre dans les plus minutieux détails. Il relate non