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Premiers démêlés de Benyowszky avec les administrateurs des îles. – Il s’établit à la baie d’Antongil. – Il annonce au ministre qu’il a exploré et bientôt qu’il a soumis Madagascar (1774-1776).[1]


Dès les premiers jours, d’assez graves dissentiments éclatèrent entre le baron et l’administration insulaire. À l’arrivée de la Marquise-de-Marbœuf, les officiers de ce vaisseau se plaignirent au commandant de la marine d’avoir eu à subir des voies de fait de la part des officiers de Benyowszky. M. de Ternay fut obligé d’user de son autorité pour permettre aux marins de regagner leur bord d’où les autres les avaient expulsés. Benyowszky avait naturellement pris fait et cause pour ses gens. Quelques jours après, comme il réclamait des effets de traite pour le commerce qu’il comptait faire à Madagascar, le commissaire de la Marine, Maillart-Dumesle, qui faisait fonction d’intendant, lui objecta que les ordres reçus de France manquaient de précision, qu’il prendrait des mesures pour fournir l’établissement nouveau du nécessaire, mais seulement si lui-même avait du superflu. Il refusa de reconnaître en leur qualité le lieutenant-colonel et le major du corps des Volontaires parce qu’on ne lui représentait pas l’extrait de l’ordonnance qui les avait nommés. Il avait désigné un ordonnateur, le sieur Vaisse, pour faire fonction

  1. A. C. F. Madagascar. C5, 4, 5 (1774-1776), aux dates indiquées. Mémoires de Benyowszky.