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il est évident qu’on l’avait fait partir de France sans lui donner ni vivres, ni argent, ni objets d’échange ; le ministre avait supposé que tout cela pourrait lui être fourni aux îles en quantité suffisante. Soit que Benyowszky craignît que l’intendant et le gouverneur fussent mal disposés pour lui, soit que, plus probablement, il ne voulût pas dépendre d’eux pour ses approvisionnements, il demanda tout un assortiment de marchandises de traite, telles que toiles, eaux-de-vie, quincaillerie, il pria qu’on lui envoyât des maîtres ouvriers de divers métiers, charpentiers, cordiers, forgerons, tisserands. Des canons aussi lui étaient nécessaires ainsi qu’un navire de 600 tonneaux pour faire le service de son établissement. Ainsi se marquait avant même qu’il eût mis le pied sur le sol de Madagascar, une opposition complète entre les vues du ministre qui envoyait presque au hasard un étranger pour tenir le modeste rang de pourvoyeur des îles et celles de l’orgueilleux magnat qui aspirait à jouer le rôle de conquérant.