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légères destiné à servir à l’île de France : on pourrait l’employer à exécuter le plan formé depuis longtemps pour l’île de Madagascar. Après une suite d’erreurs et de fautes que l’administration de l’île de France n’avait pas su empêcher, la tentative faite en 1768 pour créer une colonie au Fort-Dauphin avait échoué parce qu’on y avait mis, croyait-on, un esprit de domination et de conquête. Un objet beaucoup plus modeste serait de civiliser par de bons exemples et le pouvoir de la religion les habitants de la grande île et de leur inspirer des besoins, afin de s’ouvrir un débouché pour des marchandises de France, en échange desquelles on aurait des marchandises de Madagascar. Le baron de Benyowszky, ayant appris dans le cours de ses voyages la manière de traiter avec des peuples sauvages, paraissait avoir tous les talents et surtout la douceur de caractère qui convenaient pour un pareil dessein. À l’égard du point de l’île de Madagascar où pourrait être formé l’établissement, il semblait qu’on devait en laisser le choix aux administrateurs de l’île de France, dont cet établissement devait dépendre. Pourtant on leur indiquerait la baie d’Antongil, à l’est de Madagascar, parce que cette partie de l’île n’avait point encore été fréquentée, et parce qu’on espérait pouvoir s’ouvrir de cette baie une route par terre vers la côte occidentale, de façon à assurer la soumission du nord de l’île.

Ce projet fut approuvé et en même temps l’ordonnance qui prescrivait la levée d’un corps de volontaires à pied. Il devait être divisé en 3 compagnies composées chacune de 1 fourrier, 4 sergents, 8 caporaux, 8 appointés, 56 hommes et 2 tambours ; l’état-major et les cadres seraient formés du colonel, c’était Benyowszky, de 1 capitaine, faisant fonction de major, de 3 capitaines de compagnie, de 3 lieutenants en premier, de 3 lieutenants en second, de 1 ingénieur géographe, de 1 quartier-maître et de 1 porte-drapeau. Le commandant devait avoir 22 liv. 4 s. 5 d. 1/2 par jour, soit par mois 666 liv. 14 s. 1 d. et environ 8,000 livres par an. L’habillement des volontaires se composait d’une veste de coutil ou de nankin