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et s’enfuient. Le capitaine Gautier, ayant perdu les deux tiers de son équipage, n’avait pu que louvoyer dans la baie en attendant du secours. Le Duc-d’Anjou lui fournit des agrès de fortune et des hommes pour se rendre aux Indes et s’y réparer. Il ne paraît pas que cet attentat ait été vengé ; les relations continuèrent avec les différents ports de la côte orientale de Madagascar, bien qu’on ait évité dès lors la baie d’Antongil.

Pourtant, en 1746, la flotte que La Bourdonnais conduisait aux Indes ayant été surprise par un cyclone au large de Madagascar, vint se réparer à l’île Maroce, où elle séjourna six semaines. Mais les vaisseaux allaient plutôt au Fort-Dauphin ou à Foulepointe, d’où ils rapportaient comme d’habitude des esclaves, des bœufs et du riz. Il y avait sur cette dernière rade, en octobre 1747, 3 vaisseaux en même temps ; en juin 1748, il en vint 4. Mais l’un d’entre eux, l’Aimable, revint à l’île de France complètement désemparé par un ouragan : il avait dû jeter à la mer toute sa cargaison composée de 350 bœufs et de 140 milliers de riz. Au mois d’octobre de la même année, la flûte le Cupidon fut enlevée par 7 lascars qui la conduisirent à la baie d’Antongil ; là, les noirs s’emparèrent du bâtiment et massacrèrent les lascars.

Pour éviter les pertes de temps aux vaisseaux dont le passage aux Indes devait se faire avec la mousson et les pertes d’hommes causées par un séjour trop long sur des côtes malsaines, les gouverneurs des îles pensèrent de nouveau à y fonder un établissement permanent. En 1749, le sieur Vignol, officier d’infanterie, et le sieur Reynaud, ingénieur en chef à Bourbon, proposèrent de créer une station à l’île Sainte-Marie où ils croyaient qu’on ferait la traite plus facilement qu’ailleurs et avec plus de sécurité. Il y avait eu là, jusqu’en 1721, des pirates de diverses nations dont les bâtiments corsaires furent alors détruits par les marines régulières. Vignol et Reynaud demandaient 100 hommes de troupe et 100 ouvriers, Le gouverneur des îles, David, entra en relations avec le chef de Foulepointe,