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établissement à l’île Maroce, dans la baie d’Antongil, sur la côte nord-est de l’île, précisément à l’endroit où Benyowszky s’établit plus tard, Elle fit, en même temps, explorer l’île Sainte-Marie, où l’on croyait pouvoir élever des bœufs ; là sans doute séjourna, en 1736, ce capitaine Boisnoir de Lesquelen qui se proposait de former un troupeau et d’acclimater divers légumes. En 1737, on lui envoya de France des vivres et des outils ; mais on ne sait ce que devint cette entreprise dont il n’est plus question après cette date. À cette époque, les vaisseaux de passage aux îles allaient traiter en des endroits très divers, les uns à Mazay ou Mazangaye, dans la baie de Bombetok, qui dépendait d’un chef résidant à Marovoay ; d’autres se rendaient à Mangahelly et au Fort-Dauphin. En même temps, de petits bâtiments faisaient régulièrement le voyage de l’île Rodrigue pour en rapporter des tortues de mer et de terre qui y étaient extrêmement nombreuses.

En l’année 1739 se produisit une catastrophe : la frégate la Légère avait été envoyée à la baie d’Antongil ; un vaisseau de la Compagnie, le Duc-d’Anjou, s’étant rendu plus tard dans les mêmes parages, la rencontra à l’entrée de la baie sans lest et complètement désemparée. Le capitaine raconta qu’il avait envoyé une partie de son équipage dans la chaloupe pour prendre de l’eau ; lui-même, avec le premier lieutenant, s’était rendu dans une baie voisine de l’aiguade pour son négoce. Soudain, les indigènes, se jetant sur les matelots occupés à transporter les futailles, en tuent 17 ; le capitaine et le lieutenant ont à peine le temps, au bruit du combat, de reprendre leur barque et de regagner le vaisseau. Cependant, de nombreuses pirogues l’avaient déjà entouré, sous prétexte de commerce ; profitant de la confiance des Français, très peu nombreux, les noirs montent à bord, tuent le second lieutenant Hamon. Ils auraient enlevé le navire, sans l’intrépidité de l’enseigne d’Hérancé ; celui-ci saisit un fusil, abat plusieurs noirs et cause aux autres une telle frayeur qu’ils se précipitent dans leurs pirogues