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Cet étranger est couvert de blessures, dont quelques-unes le défigurent dans son corps et l’embarrassent dans sa marche. Il a conservé malgré cela un grand air de santé et de vigueur : il est d’une physionomie agréable et qui pétille d’esprit ; mais il est encore plus sage et plus réservé, parlant volontiers, mais ne traitant jamais les choses sur lesquelles il ne veut pas s’expliquer et ne disant que ce qu’il veut dire. Je le crois naturellement fier et impérieux ; mais quand il a donné sa confiance, il est de la plus grande honnêteté. J’ai lieu de croire qu’il m’a ouvert toute son âme uniquement parce que je suis l’homme du Roy. Depuis qu’il a pris ce parti-là, il paraît devoir faire chaque jour quelque chose pour le chevalier Des Roches. Il a effleuré toutes les sciences, et les notions les plus étrangères à son premier état lui ont souvent été utiles dans les événements singuliers de sa vie.

À l’île de France, le 20 mars 1772.
Le Chevalier des Roches


ARCHIVES DU MINISTÈRE DES COLONIES. FONDS MADAGASCAR. C3, CARTON 3

Le comte De Boynes, ministre de la Marine, à M. le duc d’Aiguillon.

Versailles, le 30 juin 1772.

J’ai l’honneur, monsieur le duc, de vous envoyer l’extrait d’une lettre que M. de la Vigne-Buisson, commandant du port de Lorient, a reçue du sieur officier sur le vaisseau le Dauphin, au sujet des officiers et soldats hongrois, qui ont réclamé à Macao la protection de la nation, au nom de l’Impératrice-Reine, et que M. le chevalier Roth a déjà annoncé avoir recueillis sur son vaisseau pour leur procurer leur retour en Europe. Ce vaisseau est attendu incessamment à Lorient, et je ne puis m’en rapporter qu’aux mesures que vous jugerez à propos de prendre pour la subsistance et les secours dont ils auront besoin pour se rendre dans leur patrie.

J’ai l’honneur d’être, etc.