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le bruit fait par des travailleurs qui paraissaient enfoncer des pieux. Après un quart d’heure de marche, l’avant-garde signala qu’elle parvenait à la sortie du bois et qu’elle découvrait la ville. Larcher se porta en reconnaissance pour examiner la position et vit à environ 300 toises un village fort étendu. Au bout de la principale rue, paraissait une maison beaucoup plus grande et plus élevée que les autres ; on jugea que c’était celle de M. de Benyowszky. Un bouquet de bois cachait encore le fort. On n’apercevait par-dessus les cimes des arbres que deux pavillons, l’un blanc et bleu avec un croissant et des étoiles dans le champ bleu, l’autre rouge ; Mayeur dit aussitôt que le pavillon rouge était pour les Malgaches un signal de combat et de ralliement.

Cette reconnaissance achevée, le commandant revint vers sa troupe, fit faire la visite des canons et des fusils, des gargousses et des cartouches pour s’assurer que la poudre n’avait pas été mouillée en passant les marais ; puis il fit ses dispositions pour l’attaque : en tête une petite avant-garde, puis l’artillerie soutenue par une colonne de 42 hommes. Dans cet ordre on déboucha du bois : Benyowszky, qui était sur la porte de sa maison, aperçut les assaillants et s’élança vers le fort criant à tous les siens de se préparer : « Le premier qui fait un pas en arrière, je lui fais sauter la tête », s’écria-t-il en y entrant. Il était surpris, mais il ne pensa pas à se rendre.

Les soldats découvrirent alors, sur une élévation d’environ vingt-cinq toises, un fort entouré de palissades de neuf pieds de hauteur ; au milieu, sur une plate-forme dominante, 2 pièces de 4 et 4 espingoles étaient pointées vers les Français. Environ 90 hommes, blancs et indigènes, armés de fusils, étaient disposés sur les talus de la batterie dans la palissade.

« Témoins de leurs mouvements, dit Larcher, nous avancions en bon ordre, sans précipitation et sans tirer. À environ 250 toises du fort, nous vîmes M. de Benyowszky lui-même nous tirer un