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notre comptabilité. On écarta donc ses dernières réclamations. Mais il avait emprunté 30,000 florins au comte Czigala au taux de 11 % l’an, 35,520 florins au comte Christophe Bartenstein et 5,000 florins à d’autres personnes. Vers la fin de 1781, il tomba dans de grands embarras d’argent ; ses créanciers exigeaient leur dû, ses employés leur salaire. Il lui fallut, pour payer le comte Czigala qui s’inquiétait fort de ses fonds, contracter un emprunt, gagé sur sa propriété de Vietzka. Il abandonna son affaire de Fiume et la laissa à son associé Joseph Marotti. Il quitta même la Hongrie, laissant à ses créanciers, pour se payer, une propriété dans le comté de Trencsény. Cela se passait à la fin de 1781. Il retourna alors en France où il raconta qu’il avait été employé par l’empereur avec le rang de général commandant les avant-postes dans l’armée de Wurmser. Il ajouta qu’il avait refusé les offres de Joseph II, afin de rester au service de la France et demanda un emploi à M. de Castries. Mais, ne pouvant rentrer au service du roi, il passa en Amérique et demeura quelque temps à Philadelphie, quémandant une place, qu’il n’obtint pas : cela n’est pas étonnant, car, en 1782, la guerre continentale était à peu près terminée. Il passa à Saint-Domingue. Le gouverneur de cette colonie était précisément M. de Bellecombe ; il annonce à M. de Castries l’arrivée du comte à la fin de septembre 1782. Benyowszky disait qu’il avait été chargé d’une mission en Amérique. En réalité, il faisait solliciter par Mme Benyowszka un emploi à Saint-Domingue, digne de son zèle et de son expérience, et annonçait qu’il attendrait une réponse dans l’île. Un de ses frères y servait alors au corps des hussards étrangers. Ne recevant pas de réponse, Benyowszky s’embarqua pour la France sur un navire hollandais. Bellecombe l’avait chargé de porter ses dépêches au gouvernement. Il débarqua à Belle-Ile le 11 avril 1783. Il était toujours brigadier à la suite et touchait la pension de 4,000 livres qui lui avait été assignée ; mais, on le comprend, c’était bien peu de chose pour lui. Il songea, en désespoir de cause, à chercher fortune