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La patente est datée du 16 juillet 1772. Elle fait allusion à sa fuite du Kamtchatka. Elle fut donc rédigée à Paris. Elle n’avait guère de valeur, étant signée par deux exilés et ne dut pas produire grand effet, si même on la crut authentique.

Le roi ayant, par ordonnance du 22 mai 1778, réformé le corps des Volontaires, on crut devoir donner à Benyowszky une compensation. Par une lettre du 14 juin 1778, le ministre lui annonça que le roi, pour récompenser ses services, lui accordait le grade de brigadier avec une pension de 4,000 francs sur les fonds de l’île de France. Son ancien traitement de 6,000 livres lui serait décompté du 1er novembre 1777 jusqu’à l’époque où il toucherait la pension. On régla ses revendications comme l’on put, car ses comptes n’étaient pas de ceux où l’on voit clair ; on lui attribua une somme de 151,869 livres (26 juillet 1778). Enfin, sur sa demande, et en attendant qu’on l’employât, le roi l’autorisa à prendre du service en Autriche, et, pour lui prouver sa satisfaction, décida de lui maintenir, pendant son absence, la pension de 4,000 francs qui lui était accordée (3 août 1778). Benyowszky n’avait pas à se plaindre de Sartine. Celui-ci passa outre aux objections des bureaux qui ne comprenaient pas qu’on donnât un tel avancement à un officier aussi peu sérieux que le fallacieux conquérant de Madagascar ni qu’on maintînt sa pension à un homme qui passait au service de l’Empereur.

Benyowszky quitta la France à la fin d’août 1778 ; il était à Strasbourg le 22 et se rendit en Autriche, au moment où la guerre de succession de Bavière allait éclater. Son frère cadet, Emmanuel, sous-lieutenant en 1777 au régiment de Siskovics, servait alors au 2e régiment de carabiniers à Kœniggraetz. Benyowszky y arriva en septembre et fut nommé, le 26, colonel en second de Szekely-Hussards. Le 2 novembre suivant, le colonel en premier ayant été mis à la retraite, il prit sa place. Il prétendit s’être distingué en battant l’ennemi près de Friedrischswald, le 7 octobre précédent, avec deux escadrons de ses hussards. Il se vanta d’avoir fait 822 prisonniers au combat de Schwedeldorf