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nation, déterminés par les droits de ta naissance, par ta sagesse et par ton affection pour nous, déclarons en ce moment que nous te reconnaissons pour notre Ampansacabé et te conjurons d’accepter ce titre et ce rang avec toute l’assurance de trouver dans tous nos cœurs fidélité, affection et constance… »

Le baron se leva et répondit que le même zèle que la nation lui avait déjà reconnu pour son avantage l’engageait à accepter leur offre…

Un second chef appelé Sancé prit alors la parole pour lui dire que sa nation désirait qu’il quittât le service du roi de France, qu’il le fît quitter à tous ceux qui voudraient se fixer à Madagascar, et qu’enfin il déclarât quelle province il choisissait pour le lieu de sa résidence, afin d’y bâtir une ville. Il répondit que c’était bien son dessein d’exécuter les deux premières parties de cette demande, mais qu’il ne le pouvait avant l’arrivée des commissaires de Sa Majesté,… parce qu’étant engagé au service du roi, il n’était pas encore libre de ses actions ; sur quoi, les chefs malgaches et lui se lièrent par le serment du sang qui consiste à sucer une goutte du sang de celui qui est reconnu pour chef.

Benyowszky prétend avoir su que les commissaires avaient ordre de le mener en Europe, s’ils le pouvaient faire sans exciter un soulèvement des naturels, ce qui est absurde et faux en même temps ; les commissaires se rendaient dans l’Inde et n’avaient pas le pouvoir de relever la colonie, ils lui accordèrent même, sur sa demande, un congé de convalescence. Il déclare avoir donné sa démission dès l’arrivée des inspecteurs, et, le 4 octobre, il aurait tenu un cabar solennel, dans lequel il aurait demandé aux chefs s’ils désiraient la continuation de l’établissement des Français, promettant avec serment de faire connaître leur décision au roi de France. Les chefs, ayant tenu conseil, lui répondirent :

« Sage et prudent comme tu l’es, as-tu pu douter de notre attachement pour toi ? Si ton cœur parle pour les Français, écris à leur