Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

de bâtiments publics, tels que fort, magasins, hôpitaux et l’indication de vastes cultures. Les commissaires aperçurent la plaine en face du fort le long de la rive gauche de la rivière : mais ils n’y virent que 2 paillottes abandonnées qui avaient servi d’hôpital et de caserne et 7 ou 8 cases dans le plus triste état. « Quant à la ville naissante dont il était question dans les instructions des commissaires et que M. de Bellecombe réclamait à grands cris depuis son débarquement, nous l’avons cherchée de toutes parts, dit La Pérouse, et nous n’en avons aperçu aucune trace, pas même de village destiné pour des noirs. L’aspect de cette plaine n’offre véritablement qu’un désert que des mains laborieuses rendraient certainement très fertile, puisqu’il est encore arrosé d’une petite rivière qui vient se jeter dans la Tanguebale. Celle-ci est navigable et porterait des bateaux plats depuis son embouchure jusqu’à 15 ou 16 lieues à l’intérieur. Tout le terrain qu’elle parcourt nous a paru très propre à la culture du riz et du maïs et a été déjà mis en valeur, çà et là, par les naturels du pays. L’on nous a assurés qu’avant l’établissement de M. de Benyowszky on comptait plus de 40 villages sur les bords en remontant de Louisbourg à la plaine de Santé ; mais la guerre qui a régné dans la baie d’Antongil, depuis l’arrivée de ce commandant, les a dispersés et éloignés, et c’est pour cette raison que ce magnifique pays reste sans culture et que le peu d’insulaires qui habitent actuellement les bords de cette rivière, ainsi que toutes les parties de la baie d’Antongil, sont aujourd’hui réduits à ne vivre que de bananes. M. de Benyowszky nous a assurés que, depuis la paix faite il y a environ quatre mois, il commençait à donner des concessions à des naturels du pays et que ceux-ci revenaient insensiblement. »

Le baron avait été empêché par son état d’accompagner les commissaires au fort Auguste ; de retour près de lui, ils lui demandèrent s’il y avait encore aux environs de la plaine de Santé, ou dans l’intérieur, d’autres postes à visiter et s’il avait établi des chemins de communication de l’est à l’ouest jusqu’à Bombetok. Il leur répondit