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placée sous le vent de la cuisine. Les hommes du poste lui avaient paru tous malades et n’avaient pas la force de traîner l’énorme sabre dont ils étaient armés.

Le 19 septembre, la Consolante et l’Iphigénie partirent pour la baie d’Antongil, où la frégate mouilla dès le lendemain, la pale seulement le 21. Dès 9 heures du matin, les commissaires débarquèrent ; après qu’ils eurent échangé avec le baron des visites et des compliments, celui-ci fit assembler le très petit nombre de soldats qui vivaient encore à Louisbourg, ordonna de battre un ban, et fit reconnaître Bellecombe et Chevreau en qualité d’inspecteurs et commissaires pour le roi à Madagascar. Après cette cérémonie, tous trois se transportèrent dans l’entourage de palissades que l’on appelait le fort. Ils l’examinèrent avec attention, ainsi que l’artillerie qui y était montée, visitèrent la caserne, qui contenait 20 hommes et 2 petits magasins resserrés dans cette espèce de fortifications ; l’un contenait les effets de la troupe, l’autre 40 à 50 barils de poudre aussi exposée à un embrasement total que celle de Foulepointe. Ils remirent ensuite au baron un cahier de demandes, observations et questions, formant en tout 25 articles, qu’il lut immédiatement et auquel il se montra disposé à répondre. Le lendemain, 22 septembre, M. Chevreau visita les quatre paillottes qu’on décorait du nom de magasins : le peu de marchandises qu’elles contenaient étaient dans le plus affreux désordre et dans le plus mauvais état. Il n’y avait pas un grain de riz dans l’établissement : on était obligé de nourrir les 40 ou 50 esclaves qu’il y avait avec du pain blanc. Les paillottes étaient si mal construites et si mal fermées que la pluie y pénétrait et que les rats y pullulaient. Les commissaires donnèrent aussitôt l’ordre au sieur Besse, trésorier, de dresser un inventaire général, afin qu’il pût en être fait un procès-verbal. Ils ne voulurent pas aborder tout de suite les affaires de comptabilité, voyant quelle confusion régnait partout et sachant que la caisse était vide.

Quant à l’emplacement de Louisbourg, il leur parut que