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où il ferait l’inspection de la troupe et de tous les Français qui y étaient. Aussitôt arrivé à la baie d’Antongil, il dresserait l’inventaire de tous les effets du roi et passerait des revues pour connaître la situation de la garnison. Il rédigerait les extraits mortuaires des personnes décédées, recueillerait leurs testaments, s’il y en avait, pour en informer les familles. Il vérifierait les assertions du baron touchant les vols reprochés au sieur Senaut. Des Assises ne serait pas subordonné à Benyowszky et correspondrait directement avec Maillart.

À ces instructions générales d’autres étaient jointes, tout à fait confidentielles. Maillart se faisait évidemment peu d’illusions sur l’esprit d’ordre du baron, encore moins sur sa docilité et ces prescriptions ne présument chez lui aucune de ces qualités précieuses, communes à nos fonctionnaires. Au cas où il exigerait qu’il fût fait des dépenses, contrairement aux ordonnances, M. des Assises lui ferait avec tranquillité et modération les représentations qu’il jugerait convenables ; si le commandant y résistait, il les réitérerait par écrit, et si le commandant persistait après cela, il exigerait un ordre écrit au bas desdites représentations, puis, enverrait des expéditions du tout à l’île de France. Au cas où M. de Benyowszky serait décédé à son arrivée, il devait se souvenir que le baron s’était rendu caution du trésorier et que sa succession devait être garante des faits de ce comptable. Il devrait, en conséquence, apposer ses propres scellés sur les effets de la succession, nonobstant toute opposition. Il éviterait personnellement tout débat et toute discussion avec le baron et si les faits le convainquaient que celui-ci ne voulait absolument pas laisser rétablir l’ordre, il était autorisé à revenir sur la Belle-Poule, si ce vaisseau se trouvait encore là, ou sinon, par le premier vaisseau qui passerait à la baie d’Antongil.

Après la mort de des Assises, cette pièce tomba sous les yeux du baron ; il en envoya copie à Paris, se plaignant que ce fût plutôt un libelle diffamatoire qu’une pièce de service.