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Réflexions sur la traite

mettre dans l’esclavage un Noir, que si l’on en agissait ainsi avec un autre homme. Supposons que quelques pirates Afriquains aient été aussi adroits que les Européens, et qu’ils aient fait des excursions sur les côtes de la Grande-Bretagne ou ailleurs ; supposons même qu’ils aient été assistés par quelques Anglais ; car parmi vous, il en est d’assez vils pour embrasser ce parti avec joie, s’il y avait de l’argent à gagner. Supposons que mes compatriotes, aidés par les vôtres, aient enlevés vos fils, vos filles, vos femmes, vos amis, et les aient mis dans un esclavage perpétuel et barbare. Vous penseriez certainement que ces pirates, armés pour la traite des Blancs, méritent tous les châtimens que l’on pourra leur infliger, mais les pirates Européens de quelque nation qu’ils soient sont aussi criminels. Ils n’ont pas plus de droit sur les Afri-