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et l’esclavage des Nègres.

ses préceptes, il faut néanmoins ne les oublier jamais.

Il me semble maintenant avoir démontré, jusqu’à l’évidence, qu’il n’y a, dans la bible, aucunes des propositions sur lesquelles les fauteurs de l’esclavage étayent leur conduite. Ainsi, ni la nature, ni la raison, ni l’écriture sainte, ne permettent de mettre les Nègres dans les fers, plutôt qu’aucun autre peuple.

Sans doute quelques-uns de mes argumens n’auront aucun poids pour ceux qui ne croient pas aux livres saints, et n’en font aucun cas. Mais quels que soient les prétextes dont ils couvrent leur conduite envers nous malheureux Afriquains, je leur dirai : » Enlever à un homme une propriété quelconque, soit par astuce, par violence ou par adresse, c’est commettre un crime. Mais pour enlever les hommes eux-mêmes, et les mettre dans l’escla-