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Réflexions sur la traite

puisqu’elle est contraire à tous les principes de leur religion.

Dès que le christianisme est semé dans une contrée, on s’attend à voir les vertus fleurir et étendre leurs branches ; on espère que l’harmonie et la philanthropie regneront dans tous les cœurs. Les Afriquains, au contraire, n’ont vu pousser que des ronces ; et n’ont vu que des brigands et des barbares, dont la méchanceté augmentait à chaque instant. Pour l’honneur du christianisme, je voudrais que l’art odieux de voler les hommes eût été connu des payens ; car sans doute, il ne peut être pratiqué par des chrétiens ; mais il doit être détesté de tous les honnêtes gens chrétiens ou payens. Tout être sensible et raisonnable pense qu’il n’est pas permis de commercer et de traiter les hommes, comme de vils animaux. Qu’importent leur ignorance,